Témoignage Christian GAFENESCH, ancien Pupille de l’Etat :

            Bonjour,


Je m’appelle Christian GAFENESCH, je suis ancien pupille de l’Etat.

Les Etoiles de Salomé, c’est la volonté d’une équipe investie, compétente, reconnue et soutenue d’offrir à des enfants déracinés un cadre de vie et de développement personnel rassurant, structurant, référant et aimant.


L’accueil des enfants, jeunes, adolescents ou futurs adultes s’inscrit dans cette volonté de leur offrir stabilité, accompagnement, écoute et aide concrète pour leur permettre de retrouver confiance en eux, de les aider à reconnaitre leurs valeurs, de vivre leurs qualités, d’accepter leur histoire pour évoluer sereinement et s’émanciper.

Tout enfant déraciné aura un reflex naturel et malheureux de dévalorisation, de culpabilité, de fuites au bonheur que seul un cadre aimant dans la durée et la stabilité saura contenir puis effacer.


Les Etoiles de Salomé, c’est une structure, une équipe pluridisciplinaire et un cadre exceptionnel.
Les Etoiles de Salomé, c’est une seconde chance.


Je témoigne ici de l’importance capitale d’une seconde chance de grande qualité, de grandes valeurs car je sais à titre personnel que je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui sans cela.


Ce cadre est nécessaire car l’enfant n’a justement plus de cadre de référence quand il est déraciné : comment pourrait-il alors trouver du sens à sa vie, comment pourrait-il raisonner, faire des bons choix et ne pas se réfugier dans des peurs, des questions sans réponses pour finalement opter bon gré malgré pour des fuites ou vivre l’échec.


J’ai eu le bonheur d’une seconde chance exceptionnelle qui m’a permis de reconstruire mes forces.


Offrir aux enfants déracinés la possibilité de reconstruire leur force, c’est leur offrir la chance de vivre une vie épanouie.

Ces enfants sont les adultes de demain. Aidons-les.

C’est la volonté des Etoiles de Salomé.


Christian GAFENESCH

Juillet 2021

1er Témoignage anonyme ASFA : 

Martin est arrivé chez nous en septembre 2010. Il était alors âgé de 16 mois. Il vivait auparavant en pouponnière depuis sa naissance.

Il avait le statut de pupille d’état. Il n’était pas adoptable car il y avait une enquête en cours sur une éventuelle reconnaissance paternelle.

Il est donc passé du statut pupille d’état au statut de reconnaissance paternelle vers l’âge de 2-3ans pour revenir quelques années plus tard au statut de pupille d’état. C’était déjà un parcours atypique.


Lors de son arrivée à la maison il y avait déjà deux autres enfants âgés de 3 ans et 26 mois. Martin s’est très vite adapté au sein de notre famille avec toutefois des grosses colères à la moindre frustration. Au fil des années, les garçons ont grandi ensemble avec chacun leurs particularités. Mais la prise en charge de Martin restait particulière.


Ses colères étaient toujours présentes Il avait besoin au quotidien d’imposer sa présence, d’attirer l’attention. Il était très jaloux des autres enfants qui avaient des rencontres familiales médiatisées et vivait très mal le fait que souvent ils revenaient avec des cadeaux de la part de leurs parents respectifs.

J’essayais de compenser ce manque par des petits achats que je lui faisais régulièrement mais bien souvent, il me les renvoyait à la face en me disant ne pas en vouloir


Alors que les deux autres enfants sont autonomes dans leurs activités, Martin a toujours besoin d’être présent à mes côtés. Il a, dans sa chambre, tout le nécessaire pour satisfaire sa passion du dessin et du bricolage mais il n’aime pas rester seul à l’étage même si les autres enfants sont aussi dans leur chambre. Régulièrement il descend tout ce dont il a besoin et s’installe dans la pièce où je suis présente.


Lorsque j’ai un rendez-vous à l’extérieur sans lui, je n’ai bientôt pas le temps de rentrer qu’il vient à ma rencontre pour me parler de tout et de rien avant même que je puisse me poser. Il en est de même lorsque je vais aux toilettes, bien souvent il m’attend derrière la porte parce qu’il a quelque chose à me dire Martin a toujours besoin d’attirer l’attention sur lui et encore plus lorsqu’on reçoit nos enfants et petits-enfants. Il a souvent ce besoin d’être au centre de la discussion.


Avec mon mari, on n’arrive même plus à discuter sans que Martin soit présent et se mêle souvent de notre conversation.

On est souvent obligé de lui rappeler sa place d’enfant

On a dû mettre en place un relais avec une autre famille d’accueil afin de nous permettre de «souffler».


Aujourd’hui la situation avec Martin est devenue très complexe. Il n’accepte plus rien venant de notre part, il refuse tout ce qu’on peut lui offrir.

On a ce sentiment très dur à accepter d’être arrivé au bout du chemin avec lui»


Juin 2021

2nd Témoignage anonyme ASFA : 

Depuis l'arrivée de Marion dans notre foyer, enfant pupille, j'ai pu analyser et la comprendre en apportant une prise en charge bien spécifique et bien différente de celle d'un enfant qui voit ses parents régulièrement.


En effet, l'enfant pupille réclame le bénéfice de l'assurance, il faut lui apporter une réponse immédiate afin de se sentir en sécurité et toujours le rassurer.


A la recherche de tendresse et de bienveillance qui lui permet de faire taire momentanément ses peurs et angoisses, il est capable de se sentir exister et trouve toute sa place au sein de la famille.


Il est important d'être à l'écoute et toujours attentif en prêtant attention à ce que dit l'enfant. Pour ma part, chercher le regard de l'enfant m'a permis de créer un lien et d'établir une relation, tout donner et ne rien attendre en retour.


Chaque enfant et chaque situation étant unique, les réactions sont multiples et différentes, il faut sans cesse s'adapter et développer ce lien si particulier qui m'unis à l'enfant pupille qui demande beaucoup d'exclusivité.


Rassurer l'enfant est primordial, la demande est si forte et intense qu'il faut savoir y répondre pour permettre à l'enfant de se sentir vivre et exister et surtout d'être capable de se projeter dans une famille car l'enfant pupille ne se sent pas digne d'amour.


Enfin, ces enfants au parcours atypique, en demande d'attention, d'écoute et de bienveillance doivent être accueillis et pris en charge de manière différente avec une volonté de leur apporter tous les bienfaits qui leur permettra d'être suffisamment armés pour pouvoir mener à bien leur propre existence.



Mai 2021